Femmes à cheval

[Nova]

Caro m'a envoyé cet article de sa composition :
(dsl, c'était en .pdf, si quelqu'un me trouve
une solution pour le mettre sous sa forme originale sur le forum, n'hésitez pas...)

N.B : sympa l'échange femme contre cheval...
"LE CHEVAL ET LA FEMME AU MOYEN AGE
Le cheval est un critère d'ascencion sociale par exellence. Symbole de la caste
chevaleresque, il est aussi le moyen de transport le plus rapide et le plus
confortable pour voyager. Il est l'objet de toutes les attentions car il coûte
cher et fournit à son propriétaire prestige et aisance. Dans la haute société urbaine et rurale de
la fin du Moyen Age (du XIIe au XVe siècle), on aime sortir en ballade, partir à la chasse, rendre
visite à ses proches, ... mais il faut aussi se déplacer pour certaines obligations comme un
mariage, des études ou une négocition. De toutes ces activités qui nécessitent un cheval, les
femmes ne sont pas en reste. Elles sont cavalières au même titre que les hommes,... à leur
manière.

I-La femme et le cheval dans l'échange
Le cheval et la femme sont liés par de nombreux points. Si on lit les romans des
Chevaliers de la Table ronde du XIIe et XIIIe siècles, un cheval vaut parfois autant qu'une dame
et inversement. Le don de femme sert, au même titre que le don de cheval, à consolider une
amitié entre deux hommes. On peut échanger une femme contre un cheval et vice versa. Bien
souvent le rang de l'un et l'autre doit être similaire, on échange une damoiselle de bonne
famille contre un destrier ( le cheval de bataille, la monture la plus prestigieuse) et une simple
pucelle contre un palefroi (cheval de voyage et de parade, moins coûteux que le destrier).
Lors d'un tournois, un chevalier, pour prouver sa largesse et sa courtoisie, peut faire don d'un
cheval capturé à une femme. Celle çi peut alors en échange, lui accorder ses faveurs.

II-La monte à califouchon
Détail de la fresque du Bon gouvernement (Italie, milieu du XIVe siècle).
Contrairement à une idée recue, certains
historiens pensent que jusqu'au XIVe siècle, les
femmes ont monté à califourchon, comme les
hommes. C'est-à-dire une jambe de chaque côté
du cheval. Quelques enluminures nous montrent
clairement des femmes assises dans cette
position.
En revanche, nous n'avons pas beaucoup d'indications sur l'habit de la dame lorsqu'elle
monte ainsi à cheval. Car il ne faut pas que la posture devienne indécente. Sur certaines
miniatures, les cavalières portent des robes longues, très larges, ouvertes sur le devant pour
pouvoir enfourcher le cheval (le nom utilisé dans les inventaires pour désigner ces
vêtements est « robes à chevaucher », nous n'avons pas plus de renseignements). Un voile
ou un chapeau doit tenir les cheveux pour des raisons de morale et de sécurité.

III-La monte en Amazone
A partir du XIIe siècle, des enluminures montrent des femmes montant les deux pieds
du même côtés du cheval. C'est ce que l'on appelle la monte en amazone (au Moyen Age, on la
nomme: monter « en séant »).
Cette façon de chevaucher se fait sur une selle à trois arçons avec une planchette de bois fixée par
des cordes qui sert à poser les pieds. Cette selle est appellée « sambue » (On en trouve une
première trace au XIIe siècle).
Détail des Très Riches heures du Duc de Berry ( Chantilly,
début du XVe siècle).
Femme en pélerinage en amazone, Conte de Canterbury de
Chaucer ( Edition de Caxton, 1484).

La femme est assise en position lattérale, ce qui donne une
posture très gracieuse. Avoir les deux jambes du même côté
signifie ne pas pouvoir faire avancer son cheval aussi
l'utilisation du fouet à trois lanières est récurente. Le problème
est que cette position oblige la cavalière à devoir tourner la tête pour diriger son cheval et lui
interdit le galop.
Au XIVe siècle, se généralise une modification de la planchette de bois qui devient deux petits
étriers, l'un réglable et très long, l'autre fixe, juste au bas de la selle, ce qui renforce un peu le
contrôle et la présence de la cavalière sur son cheval.

IV-La monte en croupe
On voit apparaître à la fin du Moyen Age, la femme montant derrière l'homme, juste
après la selle : c'est la monte en croupe. Elle est visible sur de nombreuses enluminures du
XIVe et XVe siècles ( par exemple dans le livre des Très riches Heures du Duc de Berry). Elle
devient vite à la mode car elle est plus confortable pour la dame ( elle ne doit plus diriger sa
monture, ni se tordre le cou) et surtout elle s'inscrit dans un comportement social : celui de
l'amour courtois. Faire une ballade avec son amant, en croupe sur son cheval, devient un
passe-temps amoureux digne des plus grands raffinements. Pour cela, les artisans fabriquent
des selles spéciales, sur lesquelles on peut accrocher des petits coussinets à l'arrière du
troussequin. C'est là que la dame vient s'asseoir.
Enluminure de dame en croupe avec fouet à trois
lannieres.

V-Le choix du cheval
Les femmes ne montent que certains chevaux. Les plus riches d'entres elles
chevauchent des palefrois, un cheval de parade et de voyage, beau et confortable. Dès le XIVe
siècle, le cheval de la femme par exellence devient la haquenée, un croisement entre un cheval
lourd et un pur-sang arabe. C'est une bête choisie pour sa docilité et son aptitude à apprendre
l'amble ( trotter avec les deux pieds du même cotés qui se déplacent ensemble). C'est une allure
très confortable et qui donne à la cavalière une position gracieuse. La femme ne monte jamais
les destriers, qui sont réservés aux hommes sur le champ de bataille. De même, elles ne
montent que très rarement des étalons (ce qui la montrerait comme femme de luxure et
dominatrice). Le cheval de la femme est un mâle castré ou, plus souvent, une jument. Si le rang
de la dame est moindre, comme c'est la cas des suivantes ou des servantes, une mule ou un
roncin (cheval de mauvais prix) fait très bien l'affaire et reste une monture de choix si elle est
bien harnachée. Les paysanes, quant à elles, vont sur des sommiers ( bêtes utilisées pour le bât
ou l'attelage) ou des ânes.

VI-Le cheval et le rang social
Posséder un cheval est un gage de prestige, mais il existe une échelle de valeur entre les
chevaux et leur harnachement. La couleur d'une monture est un gage de richesse et de rang. Le
blanc est très apprécié pour une dame (cela signifie qu'elle est vertueuse), le bai, le gris et le
vair (robes à deux couleurs) sont aussi recherchés. A l'inverse un cheval noir est associé au côté
mauvais et mystérieux, ce qui renvoit la femme à sa nature manipulatrice.
Il est important que le harnachement soit une représentation visible du rang de la dame. Il est
toujours composé de pièces luxueuses et travaillées dans les plus nobles matières (soie, or,
broderies, cuivre, ivoire,...).A partir du XIIIe siècle, un soin particulier est apporté à la
houssure (drap décoratif qui recouvre le corps du cheval), qui doit être de préférence du même
tissu et de la même couleur que la robe de la dame qui le chevauche. Lorsqu'une femme
monte en parade, le comble de l'élégance est de se faire mener en bride par trois ou quatre
valets, dont les tenues sont assorties au tissu de la houssure.

VII-La chasse
La chasse est le passe-temps favoris des nobles, aussi bien des
hommes que des femmes. Celles-ci suivent la chasse à courre et au furet ,
mais ne la pratique pas (sauf pour le petit gibier comme le lièvre). A
l'inverse, elles apprécient la chasse au faucon. Pister l'animal signifie
monter à cheval. Pour la chasse, on utilise un cheval spécialement
entretenu pour ça, le chacéor. Les femmes montent à califourchon
lorsqu'elles chassent pour des questions de praticité, la poursuite se
faisant souvent à vive allure dans les sous bois. Quelques enluminures
du XIIIe siècle montre que les femmes qui chassent, portent des robes
courtes.
Femme à la chasse, psautier de la Reine Mary, London, 1340.

Dans les romans épiques les femmes, au même titre que les hommes, sont des
cavalières et parcours de longues distances sur des chevaux qui répondent à des critères
spécifiques. Monter un destrier, un étalon ou un cheval noir est un signe de mauvais moeurs.
Il ne faut pas oublier que la femme est percue comme un être perverti, dont le moindre écart
de conduite peut-être perçu comme signe de décadence et d'absence de vertus. D'un autre
côté, l'image de celle-ci est exaltée lorsqu'elle chevauche un bel animal lumineux et décoré avec
goût, calme et docile. En bref, le cheval de la dame doit être à l'image de sa maîtresse, c'est-àdire
correspondre au modèle de vertu de la femme à la fin du Moyen Age.
Bibliographie:
Cet article est réalisé à partir des articles de ALVARES Cristina , « Gauvain, les
femmes et le cheval » et CLOSSON Monique, « La femme et le cheval du XIIème au XVIème
siècle »contenu dans le livre du colloque du Centre universitaire d'études et de recherches
médiévales d'Aix-en-Provence de février 1992.
BICHON Jean, Le cheval dans le monde médiéval,Centre universitaire d'études et de
recherches médiévales d'Aix-en-Provence (acte du 17ème colloque, février 1992 ), Aix-en-
Provence, publication du CUERMA, (coll: « Sénéfiance »),1992, 586p.
ources:
Les sources utilisées par les deux auteurs sont littéraires et numéraires.
Romans: Le conte du graal, l'âtre périlleux, Amadas et Ydoine, le Roman de Silence, l'Ecurie des
Dames, Le Roman de Floire et Blanchefleur, le ménagier de Paris.
Livres de comptes: Les comptes du roi Charles V et des Ducs de Bourgogne.
Traité de chasse: Le livre du roi Modus et de la reine Ratio.
Caroline EGHELS."

NB : petite précision : l'amble est une allure à deux temps. les deux latéraux
(un latéral = antérieur et postérieur du même côté) se déplacent simultanément.
Ce n'est pas une allure naturelle, à part pour les poneys islandais.
Il fallait donc dresser le cheval à cette allure.

voilà,, j'espère que ce n'était pas trop long!

[chevalier_jedi]

tres interressant mais ca donne mal au crane !

[Jess]

bon j'ai pas tout lu, j'ai imprimé pour pouvoir le lire plus tranquillement, mais je voudrais juste re préciser un truc : en ce qui concerne l'amble, je sais pas si ce que Caro en dira, mais d'après ce que j'ai lu (me souviens plus des sources mais je peux les retrouver si y en a qui veulent vraiment !), il semblerait que l'amble existait naturellement chez beaucoup de chevaux (mais pas chez tous), on en choisissait donc qui avaient cette allure pour les dames.

par la suite, on a voulu faire de la sélection pour obtenir des chevaux plus grands, plus robustes, plus rapides,... et pour ça on a effectué des croisements qui ont amené la disparition progressive de certaines allures, dont l'amble et le djordje (ça s'écrit bien comme ça ?), qu'on trouve toujours chez les poneys islandais car l'Islande étant une île (!!!), ces poneys ont été croisés essentiellement entre eux et ont donc conservés toutes leurs allures originelles.

[Lolek]

Ce n'est pas une allure naturelle, à part pour les poneys islandais.

Et les camélidés Et, effectivement, il se peut qu'on arrive à confondre un cheval de club avec un vieux chameau

Super article, merci les filles (la rédactrice et la correspondante).

[chevalier_jedi]

euh lolek! au bout de conbien de verre on confond un chameau/dromadaire avec un cheval !!!!


***Gendarmerie Nationale; papier du vehicule s'il vous plait, veuiller souffler dans le Ballon

ffffoooooouuuuuuufffph....................."pang"

heu chef, il y a un probleme , la couleur est pas dans le manuel ***

[Lolek]

C'est parce que tu n'es pas assez monté à cheval pour le savoir, petit scarabée...

[chevalier_jedi]

je parlait visuellement pas morphologiquement !

[Jess]

peu être que quand on est dessus, ça se ressemble, mais comme je suis jamais montée sur un camélidé, je suis bien obligée de te croire sur parole

[Othon]

A ce que j'ai entendu dire, les camélidés ca donne le mal de mer, à cause du mouvement très particulier, donc different d'un équidé.
Alors à moins d'être bourré ou aveugle, je vois pas comment on pourrait les confondre

[Lolek]

Même réponse qu'à Laurent.

[Othon]

Lolek, tu pourrais nous donner des précisions, s'te plait ? étant donné que j'y connais pas grand chose .
Dois-je également comprendre que tu es déja monté à dos de chameau ?
Tout éclaircissement sera le bienvenue, pour ma culture.

[Nova]

je rappelle le sujet du post :
"femmes à cheval", (et non pas "lolek à chameau" )
vous êtes à présent dans une section publique,
alors évitons de trop nous éloigner du sujet.
en bref, le fait que lolek ait déjà ou non posé les fesses sur un chameau n'a pas sa place ici, mais plutôt ds la section privée.

Merci

P.S. : c'est toujours les mêmes que je rappelle à l'ordre...
suivez mon regard
*se tournant vers marc avec des yeux revolvers/un regard qui tue*

[Othon]

ok, bien compris

[LaFéeVerte]

Bonjour
j'ai pris le temps de lire entièrement le post que j'ai trouvé fort passionnant
mais moi un peu stupide
alors elles montaient comment au XIIIeme ?
elles avaient le choix?
de toute façon moi je trouve ça marrant de monter en amazone (je dois bien être la seule)

[Othon]

J'ai pas tout lu (loin de là) Mais si je ne me trompe pas, les robes étaient assez inconfortables pour la monte "traditionelle", donc, en toute logique, elles montainet en amazone.... Mais je suis loin d'être un expert en équitation.

[chevalier_jedi]

En conclusion , on fait quoi ? Les femmes de l'association monte de quelle maniere ?

[Nova]

c'est écrit noir sur blanc les enfants : les femmes montaient à califourchon au XIIIème siècle,
avec des robes à chevauchées, ouverte très haut sur le devant.

la monte en amazone commence à apparaître au milieu du XIIIème,
ce qui ne veut pas dire que toutes les femmes se sont mises à monter en amazone, d'un coup, et partout.

d'autre part, plus tard, lorsque la monte en amazone est devenue fréquente,
les femmes qui chassaient continuaient de monter à califourchon.

conclusion : si l'asso fait des presta qui ont pour trame de fond la croisade albigeoise en général,
et 1209 en particulier, il n'y a aucune raison de monter en amazone, au contraire, ce serait anachrologique.
cela dit, on est, une fois de plus, une asso de spectacle, donc un peu d'amazone de tps en tps,
pour faire choli, c'est pas bien grave,
(en prenant le tps d'expliquer quand même que cette pratique apparaît plus tard)
encore faut-il que nos cavalières puissent le faire :
d'une part, seules les selles anglaises classiques et les selles texanes nous permettent de monter en amazone
(sans parler des vraies selles de monte en amazone),
et ces derniers temps, on a eu essentiellement des selles camarguaises (et là, même pas la peine d'y penser, je sais, j'ai essayé!!!)
d'autre part, jusque-là, j'ai vu peu de filles avoir les "corones" pour monter en amazone avec les robes classiques...!
et enfin, peu de filles ont des robes adéquates pour monter en amazone, sans que l'on voie leur chevilles...

voili voilou, j'aimerais savoir ce qu'en pense EL Presidente...?


P.S. : je suis désolée, Marc, tu vas croire que je m'acharne sur toi, mais quand on ne lit pas un article jusqu'au bout,
(ou quand on n'écoute pas une conversation jusqu'au bout)
comment peut-on se permettre de donner son avis??

surtout que là, tu es complètement à côté de la plaque du coup...

[Othon]

Bon, d'acord, je dirais pu rien................. Naaaaaaaan, je décoooooone !

[Jess]

aun risque de vraiment avoir l'air débile (on s'y fait au bout d'un moment), ça veut dire quoi "corones" ?

histoire d'être sûre d'avoir bien compris ton propos.

sinon, peut être qu'avec une vraie selle d'amazone, à fourches quoi, on est bien en amazone, mais avec une selle autre, on est quand même vachement mieux à califourchon.
enfin, perso, pour les 2 fois où j'ai essayé la monte en amazone, j'ai trouvé ça non seulement instable, mais au bout d'un moment tres inconfortable aussi, je me suis d'ailleurs tapée une belle crampe à la cuisse.
mais je suis cependant prête à retenter l'expérience, pour le fun !

[chevalier_jedi]

ok la on avance; bon sinon par rapport a l'article de Caro ca serait pas mal d'avoir une copie papier de son memoire , ca donnerait des infos importante a disposition pour les membres .


sauf si elle veut pas ou ne peut pas, je connait pas comment ca marche les memoires !