l'école au XIIIème

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Aloyse
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l'école au XIIIème

Message par Aloyse »

J'ai trouvé des maîtresses d'écoles publiques (plutôt fin XIIIème), qui instruisaient les filles à la lecture et l'écriture, ainsi qu'au calcul, avec l'autorisation expresse du diocèse.... L'Université de Paris instruisait et surveillait les maîtresses ^^ On trouve des traces d'écoles de village , plus rares qu'en ville.

Parallèlement, dans les couvents ont instruisait les novices qui avaient un haut niveau de compétence en lettres...

D'autre part ce sont les Albigeois qui ont institué l'instruction laïque, obligatoire et gratuite! Pour filles et garçons.

Saint Dominique fonda près de Castelnaudary un couvent destiné à l'instruction des filles qui fut aussitôt rempli.
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Othon

ecole

Message par Othon »

Et vive les albigeois !
Aloyse
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Message par Aloyse »

Oui enfin, ce que je n'ai pas dit, c'est que c'était un coup de propagande pour contrer l'Eglise...
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chevalier_jedi
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Message par chevalier_jedi »

ben tien encore une histoire politique :? :roll:
Othon

ecole

Message par Othon »

De toute facon, l'école ca a toujours été politique, pour contrer l'église : savoir scolaire est ennemi de religion : c'est le controle des masses, panem et circences, etc...
Aloyse
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Message par Aloyse »

Alorsd là je m'inscris en faux: relis plus haut! L'Eglise a encouragé l'ouverture d'écoles publiques, formé et certifié les maîtresses d'école...

C'est un effort d'instruction des peuples. Ces écoles étaient ouvertes aux fils et filles des habitants des villes et des villages. Bon, par contre c'était payant...
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Othon

ecole

Message par Othon »

Tu parles : c'était justement pour faire rentrer du fric, et pour instruire A LEUR FACON .... Et ca m'etonnerais qu'elles fut laïques
Lolek

Message par Lolek »

Encore une fois, tu perds l'occasion de te taire, Marc. Quand on affirme quelque chose, on donne ses sources et pas de vagues notions. Aloyse expose un résultat de recherches préliminaires qu'elle n'hésitera pas à étoffer de ressources bibliographiques, à n'en point douter. Si tu n'a pas mieux à rétorquer qu'un avis personnel, évite de gaspiller de la place dans les topics stp. Je n'ai, en général, rien contre toi, mais ce comportement-là m'agace fortement.
Sarrune

Re: ecole

Message par Sarrune »

Othon a écrit :Tu parles : c'était justement pour faire rentrer du fric, et pour instruire A LEUR FACON .... Et ca m'etonnerais qu'elles fut laïques
L'école a toujours été orientée, c'est pas une nouveauté. De nos jours, les écoles instruisent aussi "à leur façon", elles dépendent entièrement de la politique actuelle - et donc des idéologies en vogue. Et la religion est une idéologie pas plus blâmable qu'une autre si l'on considère qu'il n'existe pas de savoir universel et absolu...

Faire rentrer du fric? Je sais pas. Les infrastructures, l'enseignement, ç'a un coût, c'est normal que ce soit payant si l'Etat ne s'en charge pas - après j'avoue que j'ignore si le prix était honnête ou pas. Cela dit, il y a tout un chapitre intéressant sur l'école médiévale (et plus tard) dans L'enfant et la famille sous l'ancien régime d'Ariès, où il explique que le système de bourses accordées à des étudiants pauvres (et méritants/motivés/doués) existait déjà. Il était moins développé que maintenant évidemment.

[En outre, un petit détail intéressant mais qui est sans rapport avec le précédent, toujours du même bouquin, c'est que les classes étaient faites par niveau et non par âge (comme nos facs quoi). On trouvait des adultes débutant leur scolarité (s'ils n'avaient jamais eu moyen de la suivre avant) dans les mêmes cours que des petits enfants, ou des ados, etc.]

Quant à la laïcité, c'est une valeur fluctuante selon les époques et les sociétés. A partir de là, on ne peut raisonnablement pas dire que les écoles médiévales avaient tort de ne pas être laïques (même si pour ma part je suis pour la laïcité). Qu'est-ce qui détermine si on a tort ou raison d'organiser les choses de cette façon ? Question d'idéologie, encore et toujours...
Gildus
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Message par Gildus »

Je connais très bien Ariès c'était mon prof à la fac en histoire grecque et histoire contemporaine. C'est un des seuls profs qui me faisais avoir "une érection cérébrale"...c'est un gros bosseurs lors de sa soutenance de thèse où il m'avait invité il a eu une mention d'excellence.
[color=red]- Gildus -
- Enguerrand de Valdore -[/color]
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Aloyse
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Message par Aloyse »

D'après "la vie des écoliers", de Danièle Alexandre-Bidon (éd du sorbier), l'école a eu du mal à survivre aux invasions barbares...
Mais avec Charlemagne, elles ont réouvert, au moins en théorie.

En 789, il impose la création d'écoles dans tous les monastères, villes et villages afin d'instruire et d'évangéliser un maximum d'enfants.
Les écoles sont spécialisées: lecture, grammaire latine, écriture, calcul ou chant religieux.
Peu d'écoles sont fondées cependant, surtout à la campagne, et jusqu'au XIIème siècle, l'enseignement restera réservé aux futurs hommes d'Eglise, et aux nobles.

A partir du XIIIème, (ce qui nous concerne), on trouvera des écoles dans tous les villages importants.
Les enfants de paysans pauvres aident aux champs. Les filles doivent avoir une maîtresse absolument: pas question d'avoir un homme pour leur enseigner. Il y a des écoles pour elles, mais moins nombreuses que pour les garçons.
Les moniales apprennent la lecture en latin, le chant et la couture.

Au XIIIème, l'écrit se diffuse, bien que coûteux. Ne pas savoir lire devient alors un handicap. Cependant pour les "illettrés", on va organiser la vie sociale: enseignes imagées, crieurs publics...
Les cloches sonnent les heures.
Les notaires rédigent les contrats pour les nobles, artisans, bourgeois et paysans.
Les enfants,; alors nombreux à aller à l'école, aident leurs parents.

Dans les quartiers des villes, ainsi que les gros villages, les petites écoles reçoivent les enfants de 6 à 12 ans, avec jusqu'à 40 élèves par classe. On y apprend avec la religion, la lecture, l'écriture, le calcul, pour devenir un bon marchand ou un bon artisan. L'école est payante, sauf, en principe, pour les pauvres.
Les écoles de grammaire enseignent le latin aux futurs prêtres.
Les maîtresses d'écoles pour filles sont laïques alors que les maîtres sont des prêtres ou des moines.
Parallèlement, les monastères se ferment aux enfants, accusés de gêner la prière.

Il existe aussi des précepteurs indépendants, employés par les nobles depuis toujours, et les notaires prennent des apprentis. On engage aussi des étudiants pour enseigner à la fois aux parents commerçants ou artisans et à leurs enfants.
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Aloyse
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Message par Aloyse »

Du côté du matériel, une tablette de bois couverte de cire servait d'ardoise, qu'on pendait à la ceinture.
Les livres de lecture étaient rares, on lisait donc surtout la Bible, en latin.

Petite anecdote rigolote: les livres, rares et précieux, sont enchaînés aux étagères, dans les collèges et universités ^^

Dans la maison du maître, une enseigne avec un alphabet la distingue des autres maisons. Dans la salle de classe, les aînés aident les plus petits. Le maître, qui dispose d'un fauteuil, pose le livre sur ses genoux.
Le tableau est en bois ciré. Le cartable ou "poche" est en cuir noir ou rouge, suspendu à la ceinture ou en bandoulière.
Le sol est couvert d'une jonchée de paille sur laquelle s'assoient les élèves.
On travaille quelques mois durant, de 5h du matin à 5h du soir, éclairé à la lampe à huile.
On prend les repas en classe; chacun apporte son potage, son pain et son fromage, ou la servante du maître sert les pensionnaires.

NB: l'écriture sera réservée aux futurs clercs, marchands et artisans. Les autres se contentent de la lecture...
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Waleran

Message par Waleran »

Il est vrai que l'imaginaire collectif conçoit le moyen age ( aie, c'est 1000 ans ce terme hein ^^ ) comme un moment obscur...on ne sait pas bien manger, tout le monde est sale, on ne sait ni lire ni ecrire, les femmes sont systematiquement battues, bafouées, elles n'ont jamais un role important ( on en reparlera à Blanche de Castille par exemple ... ), les hommes sont sanguinaires, juste bons a faire des guerres, ils sont fanatiques, l'inquisition c'est l'horreur partout, etc etc...
Merci aloyse de remettre quelques idées en place, nottement a propos de l'illetrisme...
Je peux vous dire qu'à Mornas, on se bat contre ces préjugés tous les jours.

Mais l'histoire ancienne n'est de toute façon que speculation ( en déplaise aux soit disant profs de sorbone ou spécialistes imaginaires ). La notion Numero1 en histoire c'est l'humilité, puis vient le doute et enfin le conditionnel. Quiconque tient pour acquis un élément d'histoire ( plutot ancienne ) n'est qu'un idiot.
Je reprendrais pas l'exemple de l'inquisition, parce que c'est pas le sujet, mais la plupart du temps, à écouter les gens sur ce theme, ca me fait sourire....ou alors plus proche de nous ( de l'asso ) les albigeois c'etaient les zentils et les barons du nord des monstres/assassins/mangeurs-d'enfants (<----choisir la mention qu'on prefere...)
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