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ANIMATIONS

900 petiots, dames et chevaliers ont bravé pluie et vent, hier

A cœur vaillant, rien d’impossible. Surtout pour un Simon de Montfort, un Baillant Taillefer ou un Romain de Troie. Des personnages de légende incarnés par des fanas d’histoire médiévale, qui portent l’habit avec une fierté sans égale. Et qui, comme in seul homme, ont répondu présent à la Rose d’Or. Le rassemblement de quarante-deux troupes venues de France, de Navarre, d’Espagne ou d’Italie pour une semaine d’échanges médiévaux… Qui s’est terminée hier, sous la pluie.

Dans le civil, l’un est ingénieur, l’autre informaticienne, le troisième concepteur en charpente métallique, son amie étudiante en histoire et la suivante vendeuse. Et, « pour de vrai », tous sont « passionnés d’histoire médiévale » depuis des lunes.

Qu’importe donc la gadoue d’hier, l’humeur était festive. Devant les dizaines de tentes, montées en village, avec le quartier des trente-trois artisans et les tavernes à l’hydromel, des flambées de bois sec accueillaient le visiteur du monde moderne. Et là, gamins et parents qui ont osé braver le mauvais temps se sont régalés. Les hôtes jouent si bien de l’autre temps !

Drôle de flûtiau, trouvère à voix grêle et chapeau plumé, belles en robe à jupons ou manante joliment vêtue de coton rude, chevalier en cotte de mailles et seigneur à cape et fibule… Les interprètes connaissent l’usage et la symbolique de chacun de leurs atours. « Et, contrairement à l’idée propagée par Jacouille, des Visiteurs, nous avons une hygiène de vie et nous nous lavons, en bons chrétiens, une fois le jour ! ».

Animant les sept hectares ouverts par la municipalité de Montpellier, les 900 médiévistes profitent des retrouvailles pour échanger leurs découvertes sur l’époque. Histoire, n-dit, recette de compotée au gingembre et aussi passe d’arme, technique de combats à l’épée, à la hache ou encore à la masse… Tout est dit. Ici, damoiselles comme damoiseaux manient avec prestance les armes martelées par les forgerons exports. Sous les yeux éberlués des visiteurs et les critiques de La Couleuvre, médecin du Crès de son état, prêt à raccommoder le premier blessé qui sera.

La Rose d’Or compte 42 troupes venues de tout le pays mais aussi d’Espagne et d’Italie.

Cette animation, magistrale et troublante, est une belle « façon de rétablir la vérité du Moyen-Âge. Un temps où, souvenez-vous, la parité était règle d’or…3 Tranche d’humanité importée avec toutes ses façons d’un passé retrouvé par ces troupes de chercheurs-réinventeurs. Qui s’amusent, sans mentir, comme des petits fous et donnent envie d’y retourner.

Camille-Solveig FOL

Photos David Crespin

Également sur internet : https://www.chevaliers4vents.com/

Midi Libre du lundi 11 octobre 2010